Toutes entités confondues, les agences de l’Etat coûteraient aujourd’hui 50 milliards d’euros par an au contribuable. Au nombre de 1 244, fin 2010, ces agences ont bénéficié, depuis 2007, de moyens financiers en progression de 15 %. Ces structures, qui emploient plus de 440 000 agents, ont vu leurs effectifs croître de 6 % depuis 2007, alors que ceux de l’Etat baissait les siens dans les mêmes proportions sur cette période. Ces dérives n’ont pas manqué d’alerter l’Inspection générale des finances (IGF), qui n’hésite plus désormais à remettre en cause l’efficacité de ces entités « distinctes de l’Etat » mais « étroitement contrôlées et largement financées par lui ». Par delà la difficulté à identifier leur réelle pertinence, c’est surtout la capacité de ces agences à améliorer la qualité du service public qui semble poser problème. En matière de santé par exemple, les doublons sont légions : Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP), Haute autorité de santé (HAS), Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM)… Le Conseil d’Etat, qui s’est également emparé de la question, s’apprête publier un nouveau rapport sur le sujet. « Réfléchir aux agences, c’est réfléchir à l’organisation de l’Etat et donc à ses misions », considèrent les sages du Palais-Royal.